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Zoom Afrique du 7 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Algérie : les achats de blé en 2023/2024 sont attendus à leur plus haut depuis 8 ans (USDA)
  • Ghana : le Cocobod dément les rumeurs d’une pénurie de cacao sur le marché intérieur
  • L’Angola veut mettre en place un système de cadastre minier en ligne
  • Mali : le gouvernement a lancé la remise à niveau de la route Bamako-Kati

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : les Fama triomphent face aux terroristes  

L’État-major général des Armées du Mali, sous la direction du général Oumar Diarra, a tenu à informer l’opinion nationale et internationale des événements survenus le dimanche 4 février aux environs de 09h30, lors d’une mission de relève des Forces Armées Maliennes (FAMa) entre Dioumara et Torodo, sur la route nationale n° 3 reliant Kayes à Bamako, dans la première région du Mali. 

La mission, essuyant des tirs nourris de la part de groupes terroristes, a démontré la bravoure et l’efficacité des FAMa dans leur prompte réaction. Grâce à leur intervention rapide, la situation a été maintenue sous contrôle, entraînant la destruction de plusieurs véhicules terroristes et la neutralisation d’un nombre conséquent de combattants ennemis. Cependant, ces criminels ont délibérément ouvert le feu sur un car civil, entraînant la perte tragique d’un civil et blessant grièvement un autre. 

Par ailleurs, une reconnaissance offensive menée à Kandjourou et Koramedougou, situé à 7 km au sud de Sokolo, a permis aux forces maliennes d’intercepter les biens volés par les terroristes lors de leurs attaques contre les villages de Fabacoura et Bouyagui-wèrè. 

Une autre opération de reconnaissance offensive, déployée du 3 au 4 février 2024 à Korondoli et ses environs, dans le secteur de Sofara, a également conduit à la neutralisation de plusieurs terroristes et à la destruction substantielle de matériel de guerre. 

Face à ces événements tragiques, l’État-major général des Armées exprime ses plus sincères condoléances à la famille du civil décédé et souhaite un prompt rétablissement au blessé. Il tient également à rassurer la population de l’engagement indéfectible des FAMa à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. 

Dans un message résolument unitaire, l’État-major conclut : « Unis, nous vaincrons. » Cette déclaration souligne l’importance de l’unité nationale dans la lutte contre le terrorisme et renforce la détermination du Mali à protéger ses citoyens et à garantir la paix dans la région. Les Forces Armées Maliennes continueront de jouer un rôle crucial dans cette mission, témoignant de leur courage et de leur dévouement envers la nation malienne. 

2. Crise de la CEDEAO : l’AES à l’abri des tentatives de déstabilisation 

Selon Dr. Moussa Coulibaly, la France et les Nations Unies ne pouvant plus intervenir dans le dossier sahélien, les USA veulent prendre le relais. Il pense que le divorce avec la Cédéao du Mali, du Niger et du Burkina Faso avec effet immédiat met à l’abri ces pays contre de nouvelles manipulations dont la Cédéao pourrait être la porte d’entrée dans les prochains jours. 

De l’avis du Sociologue, les Présidents Assimi, Traoré et Tiany ont certainement compris la nécessité de quitter l’organisation sous-régional dans les plus brefs délais. « Si ces trois pays ne la quittent pas pendant qu’il est encore temps, ils auront à faire face très prochainement à des difficultés majeures sur le terrain militaire », dira-t-il. 

Pour lui, la visite du Secrétaire d’État Blinken en Côte d’Ivoire et au Nigeria rentre certainement dans le cadre de la préparation d’un nouveau plan de déstabilisation de ces pays pour contrer leur tendance souverainiste. Et il croit que ce dernier n’est pas venu en tourisme en Côte d’Ivoire et au Nigeria. « Ces deux pays sont les deux qui peuvent encore s’agiter autour du dossier Sahel », explique-t-il. 

À entendre Dr. Moussa Coulibaly, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont créé les conditions pour s’extraire définitivement de nouvelles menaces venant de la Cédéao cette fois-ci parrainées par les USA. Les USA ont l’intention d’installer de nouvelles bases militaires dans ces deux pays et les équiper en drones et matériels de pointe pour chasser les dirigeants de l’AES. 

Il pense également que la visite à Paris du chef d’état-major algérien, de Tinubu et de Patrice Talon à Paris n’est pas étrangère à la situation. En cette année 2024-2025, l’Algérie siégera comme membre non permanent au conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Cela, dit-il, pourrait certainement être un moyen de pression supplémentaire contre le Mali particulièrement, mais aussi pour les pays de l’AES. 

Le Sociologue suppose que les autorités de la transition malienne sont conscientes de ces enjeux c’est pourquoi elles agissent avec une détermination froide et un sang-froid inégalé. 

« Il est possible de donner une place importante à la visite de Mahamat Deby chez Poutine en Russie. Vladimir Poutine comme d’habitude prépare le terrain en cherchant le rapprochement avec le Tchad. Ce pays va pouvoir être un allié de taille pour Moscou pour appuyer les forces de l’AES et les partenaires militaires russes sur le terrain au Sahel », a estimé Dr. Coulibaly. 

À l’entendre, la base militaire américaine installée à Agadez au Niger ne sera plus utile à une offensive contre l’AES. En attendant, le peuple du Mali doit rester mobilisé. Il y va de sa survie. La guerre ne fait que commencer et c’est l’occasion ou jamais de réaliser le Mali dont le peuple rêve. 

Les plus sceptiques parleront de conséquences économiques, mais le grand peuple du Mali a traversé ces derniers mois les périodes les plus difficiles de son existence. La résistance populaire sera à la hauteur des enjeux. Il termine en s’interrogeant sur le fait que les pays qui sortent de la Cédéao sont tous des ex-colonies françaises. 

3. Sénégal: les USA et la France s’ingèrent de trop 

Trop d’ingérence de la part de la France et des États-Unis en Afrique. 

La situation au Sénégal est explosive. L’Assemblée nationale a adopté lundi le projet de loi portant report de la présidentielle du 25 février 2024. Le scrutin se tiendra le 15 décembre 2024 à la faveur d’un amendement alors que le texte initial préconisait un report de six mois. 

Lors d’une adresse à la nation, le président Macky Sall avait annoncé l’abrogation du décret portant convocation du corps électoral le 25 février 2024, annulant de facto sine die la présidentielle pour laquelle 20 candidats étaient en lice. 

Le président Macky Sall estime qu’il y a une crise institutionnelle : « un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une affaire de corruption de juges », et qu’en tant que garant des institutions il doit suspendre les élections le temps que le différend soit réglé. 

Et en regardant de près les médias occidentaux, ils ont limite l’air content que le pays soit en proie à une forte déstabilisation et s’empresse de parler de rupture démocratique alors que les évènements en Afrique sont beaucoup plus profonds que cela. 

La situation au Sénégal est en effet marquée par des difficultés économiques très importantes depuis 2021 et une agitation sociale forte, notamment de la jeunesse, qui s’exprime contre la mainmise économique et militaire de la Françafrique. 

Car derrière cette affaire, il y a, bien évidemment, la main de Paris et de Washington. En difficulté en Afrique de l’Ouest suite aux coups de force au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la France essaye à tout prix de conserver un de ses derniers atouts dans la région. Macron et son équipe ont tout fait pour avancer les intérêts de la France au Sénégal, notamment en imposant l’implantation des entreprises françaises au détriment des entreprises locales, avec des avantages fiscaux bien sûr. Aussi, la victoire du Pastef serait inacceptable pour Paris et Washington, son ancien leader Ousmane Sonko ayant à de nombreuses reprises critiqué l’emprise de la France sur le Sénégal, tant du point de vue économique que militaire. Même si le candidat n’est pas prêt à transformer en profondeur les structures économiques du pays, largement formatées par l’emprise néocolonialiste de la France, la remise en cause de l’influence française qu’il avance ne peut pas être tolérée par Paris, après la fragilisation de la position française dans le Sahel ces dernières années. Surtout, les manifestations radicales et répétées contre l’impérialisme français rendent la situation particulièrement instable, et marquent une similitude avec les coups de force anti-impérialiste opérés au Mali, au Burkina et au Niger. La France cherche donc à empêcher que ne se reproduise le scénario sahélien, et que le Sénégal ne lui échappe lui aussi. 

Dans ce cadre, la diplomatie française a scandaleusement soutenu l’annonce du report des élections ce qui lui laisse le temps de mettre en place sa stratégie. Paris a juste communiqué son souhait que les élections aient lieu « dans le meilleur délai possible ». Pour se convaincre de l’ingérence profonde de la France dans ces élections, il n’y a qu’à voir que le décret retirant la nationalité française à Karim Wade, signé par Gabriel Attal et Gérald Darmanin le 16 janvier dernier a été expédié en quelques jours ; comme quoi avec un peu de volonté, l’administration française peut être bien efficace parfois ! 

Comme à son habitude, l’État français ne cache même plus sa « deux poids deux mesures ». Comme celui-ci correspond à ses intérêts, la France voit la situation au Sénégal avec bienveillance. Surtout quand on voit comment Paris peut remuer ciel et terre pour défendre ses intérêts au détriment des populations africaines, au point même de mettre la pression sur la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) afin de déclarer la guerre au Niger pour réinstaller l’ancien gouvernement plus favorable à la France. 

Cela rappelle également l’attitude de Paris vis-à-vis du coup d’État constitutionnel effectuer par le président ivoirien, Alassane Ouattara, pour effectuer un troisième mandat, qui une fois de plus montré cette politique de deux poids deux mesures aux yeux du monde entier que la France, la CEDEAO et les États-Unis aiment tant. 

Cette attitude par rapport au Sénégal a été docilement imitée par les satellites de l’impérialisme que sont la Cédéao et l’Union Africaine, qui se sont contentés de « demander » que les élections se tiennent au plus vite. Même son de cloche pour l’UE et les États-Unis, qui ont comme la France intérêt à mettre en place leur stratégie pour maintenir le Sénégal sous contrôle. Il est également important de rappeler que cette crise intervient trop peu de temps après la tournée du Secrétaire d’État Anthony Blinken en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Est-ce le fruit du hasard ? 

Quoi qu’il en soit, la jeunesse sénégalaise s’est mobilisée en masse, notamment dans la capitale Dakar. Le ciel de Dakar était samedi noir de la fumée des feux de barricades. 

La conscience de la jeunesse sénégalaise est désormais éveillée. Les Sénégalais ne sont pas dupes et tout comme les populations des pays d’Alliance des États du Sahel, ils sont prêts à défendre bec et ongle leur pays face aux États impérialiste. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV